Saviez-vous que la France compte un peu plus de 500 réseaux de chaleur distribuant environ 6% de la production nationale de chaleur ? Si le principe existait déjà à l’Antiquité, c’est à partir du XXe siècle que les modèles semblables à ceux d’aujourd’hui se développent et en particulier ces dernières années, en lien avec les politiques d’économie d’énergie.
Mais qu’est-ce qu’un réseau de chaleur, également appelé chauffage urbain ? Il s’agit d’un système comparable à un chauffage central mais à l’échelle de toute une ville ou d’un quartier.
La chaleur est distribuée à partir d’une production centralisée puis est ensuite distribuée à destination de nombreux consommateurs.
Les réseaux de chaleur sont principalement utilisés pour le chauffage résidentiel mais ils peuvent desservir d’autres types de bâtiments, comme des hôpitaux, des usines ou des bureaux.
Bon à savoir : contrairement aux réseaux de gaz et d’électricité qui couvrent tout le territoire, les chauffages urbains sont uniquement locaux, à l’échelle d’une ville, voire d’un quartier.
Réseau de chaleur : fonctionnement
Un réseau de chaleur est composé de trois éléments :
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Une chaudière centrale de forte puissance ;
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Des canalisations enterrées qui véhiculent de l’eau ou de la vapeur d’eau jusque dans les habitations. La température est comprise entre 60° (chaleur des logements) et 300° (chaleur à usage industriel) ;
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Des sous-stations situées à l’entrée d’un bâtiment ou d’un groupe de bâtiments. Il s’agit en quelque sorte de points de livraison de la chaleur.
Quelles sont les énergies utilisées pour alimenter un réseau de chaleur ?
Sachez que contrairement à une idée répandue, le réseau de chaleur n’est pas nécessairement alimenté par des énergies renouvelables. Voici les énergies utilisées :
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Combustion de gaz, charbon ou bois ;
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Chaleur du sol grâce à un système de géothermie adapté à un usage urbain ;
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Transfert de la chaleur fatale : il s’agit de la chaleur générée par l’incinération des déchets, par des procédés industriels ou encore par des serveurs informatiques ;
Évidemment, de nos jours, la récupération de la chaleur fatale et la géothermie sont les deux méthodes privilégiées dans le cadre d’une politique toujours plus soucieuse des questions de développement durable et d’indépendance énergétique.
Les avantages des réseaux de chaleur
Les projets de chauffage urbains intéressent de plus en plus les collectivités car ils présentent de nombreux avantages. Ils permettent de :
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Garantir performance et rentabilité : les chaufferies sont dimensionnées pour assurer de gros volumes de production et permettent des économies d’échelle ;
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Faciliter la vie des résidents qui se font livrer la chaleur à domicile sans se soucier d’entretenir, de réparer ou tout simplement de trouver la place pour une chaudière :
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Faire évoluer le bouquet énergétique du chauffage de tout un quartier ou toute une ville sans intervention dans les bâtiments ou dans les rues en remplaçant par exemple une chaudière au fioul ou au charbon par une chaudière au bois au niveau de la chaufferie ;
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Valoriser les ressources locales comme la chaleur fatale émise par les activités industrielles locales.
Les inconvénients des réseaux de chaleur
Il y a cependant quelques points faibles non négligeables qui freinent leur développement :
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L’investissement de départ est élevé pour une ville ;
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Ce système est adapté uniquement aux zones densément peuplées
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La présence de ressources locales est nécessaire (énergies renouvelables ou de récupération)